Qu'on se rassure : le spectacle de Patxi Garat n'a rien à voir avec une leçon d'histoire sur l'émigration des Basques en Argentine.
S'il a suivi les pas de ses ancêtres, c'est parce qu'il était, dit-il, « à la recherche de qu'ils avaient vécu, de ce qu'ils avaient tenté en quittant la France, en quittant le Pays Basque. » Un dépaysement qui faisait écho à son envie de mouvement, de changement de vie - un thème récurrent dans son deuxième album, Amour Carabine.
L'envie de prendre un certain recul, de « trouver la hauteur, tenir la distance », ainsi qu'il le chante dans Quitter la France, « la nouvelle chanson qui a initié tout le projet ».
« Buenos Aires 1.11 » raconte donc l'histoire de ce voyage, détaillée en trois parties : le départ, l'exil et le retour. Trois parties autour desquelles s'articulent évidemment les chansons. Celles de l'album Amour Carabine, revisitées pour l'occasion, et les nouvelles que Patxi a composées depuis (et qui seront reprises dans un EP qui va sortir très bientôt).
Vincent Idez, vidéaste et créateur de lumière au talent reconnu (deux Victoires de la Musique avec M et Camille), a tiré le meilleur parti des images ramenées par Patxi en les retravaillant avec des filtres, des effets spéciaux. Et en les prolongeant, en les sublimant par des jeux de lumières stupéfiants. Cet environnement visuel met superbement en valeur l'interprétation, très inspirée, de Patxi. Et crée autour des spectateurs une ambiance dépaysante où s'intègrent les textes de Patxi et ses mélodies dans les nouveaux arrangements de Sébastien Lafargue. Sans oublier les accompagnements inventifs et performants des musiciens : Mathieu aux claviers, Kaloo à la batterie et Patxi à la guitare. Dans ce foisonnement de couleurs et de sons, cette exubérance d'émotions et d'énergie, on perd la notion du temps, on est emporté, transporté. Emerveillé.
Patxi Garat a-t-il trouvé à Buenos Aires les réponses à ses interrogations ? Sa soif d'ailleurs, de renouveau, est-elle apaisée ? Lui seul pourrait le dire. Cette escapade en Argentine lui a en tout cas permis de retrouver ses racines, semble-t-il, puisqu'il termine son spectacle par Hegalekin, une de ses toutes premières chansons. Avec un couplet en basque, sa langue maternelle. « Hegalekin, c'est le retour aux sources, le retour à la maison. Et au Pays Basque, bien sûr. », dit-il en guise de conclusion au spectacle. La boucle est bouclée. Après avoir parcouru le chemin emprunté, aux siècles passés, par des milliers de Basques avant lui, Patxi Garat revient à Paris, là où est sa vie désormais. Mais il achève son voyage scénique par un hommage au Pays Basque, ce pays dont il chante qu'il coule dans ses veines et bat dans son coeur.
Comment donner envie, à ceux qui ne le connaissent pas, d'aller voir Patxi Garat sur scène ? Comment les convaincre d'aller vivre cette formidable aventure ?
Patxi en live, c'est une expérience qui ne ressemble vraiment à aucune autre. Je ne connais personne qui soit capable, comme lui, de faire passer autant d'émotion - une belle qualité d'émotion, sobre et sincère, qui n'a rien à voir avec le pathos facile.
Je ne connais personne qui soit capable, comme lui, de concilier des textes élégants en français, de belles mélodies et un formidable son pop rock à l'anglo-saxonne.
Je ne connais pas de voix comparable à celle de Patxi. Sa voix voilée, tellement expressive, capable de vous prendre aux tripes, de vous faire vibrer, de vous mettre les larmes aux yeux et, l'instant d'après, de vous insuffler une énergie débordante qui donne envie de chanter, de danser, de sautiller avec lui !
Patxi en live, c'est redécouvrir sous un angle inédit la chanson française, tellement méprisée aujourd'hui par tous ces médias soi-disant branchés qui ne jurent que par l'anglais. Patxi apporte la preuve qu'avec lui, la chanson française est tout sauf ennuyeuse, monotone et ramollie.
Voyez sur notre forum tous les récits, photos et commentaires sur la création de « Buenos Aires 1.11 » aux Trois Baudets et sur la représentation aux Francofolies de La Rochelle. Sans oublier sa participation à la fête Sacha Toorop reçoit du (beau) monde à Liège (Belgique) et son beau concert intimiste à Luxeuil-les-Bains.
En prélude au concert du 10 novembre à Luxeuil-les-Bains, le quotidien L'Est Républicain a réalisé une très intéressante interview de Patxi Garat. Celui-ci y parle notamment de son nouvel EP, qu'il considère comme « une sorte d'amuse-bouche avant la sortie du troisième album, dont le titre n'est pas encore choisi et qui sortira sans doute l'an prochain. » Il parle aussi de son Pays Basque, y compris sous l'angle politique. Enfin, il aborde des sujets plus légers, comme ce qu'il regarde à la télévision, sa passion pour le foot... et bien d'autres choses encore.