Créé en décembre 2003, l'association Paris Foot Gay (PFG) a pour objectif initial et fondamental la lutte contre l'homophobie au sein du football amateur et professionnel français.
En effet, la visibilité du PFG obtenue, à la fois par son équipe de football, et, par l'engagement militant de l'association, représente un moyen concret de combattre les discriminations. Il s'agit véritablement d'une action politique qui combat l'isolement et le rejet des homosexuels dans le football.
Le PFG constitue la preuve même qu'une équipe de footballeurs peut être composée d'hétérosexuels et d'homosexuels réunis par une passion commune, le sport, et désireux de défendre les mêmes valeurs républicaines, à savoir le respect d'autrui, l'égalité et la fraternité. Notre équipe représente ainsi l'image d'Epinal d'un club de football amateur ou professionnel.
Cependant, le nom et l'action du Paris Foot Gay suscitent encore et toujours des réactions épidermiques, passionnelles - en témoigne le refus récent et grave du club amateur Créteil Bébel de jouer contre nous uniquement en raison de la cause que nous défendons - de telle sorte que notre combat paraît loin d'être vain.
C'est pourquoi, en créant le Paris Foot Gay, au nom provocateur et évocateur, nous souhaitons mettre en exergue la spécificité du PFG, à savoir la visibilité de l'homosexuel au sein d'une équipe de footballeurs. En ce ens, nous démontrons qu'être footballeur et homosexuel n'est en rien antinomique, à rebours de toutes les idées préconçues.
L'immense difficulté de notre action provient de la banalisation de tout propos homophobe - des insultes dénigrant l'homosexuel étant intégrées dans le langage courant - permettant aux dirigeants et acteurs de la vie sportive de détourner, consciemment ou non, le problème par peur, sans doute, de la réaction des supporters.
Or, cette normalisation est accentuée par les propos à caractère homophobe de certains dirigeants et sportifs. En effet, précisons que dans le milieu du football, l'homosexuel n'existe pas et, en ce sens, ce dernier ne peut donc tenir une place au sein d'un club. Ici réside la véritable difficulté de notre cause : signifier la présence d'homosexuels dans ce sport permettrait de déconstruire ce lieu commun et faire valoir le droit à la différence.
De ces cinq années de lutte faites de rencontres avec supporters, joueurs, dirigeants de clubs de fédérations et présidents de clubs professionnels ou amateurs, ainsi que de nombreux forums, il en ressort que la prise de conscience attendue commence à poindre. La lutte contre l'homophobie au sein du football et plus généralement dans le sport est perçue comme un véritable enjeu social par certains.
Enfin, la dimension sociale et éthique qu'a prise notre association et sa forte médiatisation récente, nous permet d'espérer une année 2010 pleine d'avancées dans la lutte contre l'homophobie dans le football. En témoigne la signature de la Charte contre l'homophobie par la Ligue de Football Professionnel (LFP) ou par les clubs de Ligue 1 tels que le Paris Saint-Germain, Auxerre, Nice et Saint-Etienne. Egalement, après avoir été reçue par la Secrétaire d'Etat aux Sports, Madame Rama Yade, notre association a été intégrée à la cellule de lutte contre la violence et pour la promotion du respect mise en place par cette dernière.
Cependant, sur les quarante clubs de football professionnels réunis, seuls quatre adhèrent à la Charte : le travail est donc loin d'être terminé.
Nous savons combien la force de l'exemple se multiplie quand celui-ci provient de l'élite. C'est pourquoi, nous pouvons considérer que le jour où arrivera une prise de conscience générale du football français dans son ensemble (tels que les fédérations et ministères par exempe),la volonté de faire évoluer les mentalités deviendra concrète et effective, de manière à éradiquer alors l'homophobie sur les terrains et dans les tribunes, et laisser place seulement au plaisir du sport.